L'Éveil des Chimères, de Éric Amon

Editions : Leha
Collection : ?
Auteur : Éric Amon
Couverture : Jean-Sébastien Rossbach  
Illustrations intérieures : Laurent Libessart
Parution : 23 Juin 2017
Qui a dit que les monstres n'avaient pas d'âme ? Dans un monde dominé par les humains, où la magie est à peine plus qu'un soupir, les créatures mythiques de l'ancien temps (sphinx, minotaure, manticore, hydre, faune...) essaient tant bien que mal d'exister. Dans cet univers imaginaire et extraordinaire, quand elles ne sont pas simplement considérées comme de pures fictions, elles passent désormais aux yeux des hommes pour des monstres.
Le sont-elles toutes vraiment ?

Merci à Babelio et aux éditions Leha pour m’avoir permis de donner mon avis ! =D 

En lisant le résumé, je ne pensais pas lire des nouvelles. En fait j’imaginais autre chose. C’est une ode à la magie, aux créatures parcourant les contrées et à la nature. Je ne sais pas comment d’écrire ce roman. C’est un récit, enfin plusieurs récits qui racontent des histoires qui au fil des pages sont liées, se croisent mais surtout parlent de cette même région de terre. J’ai vraiment eu du mal au début de ma lecture et en plus j’étais malade, ce n’était pas extra. Quand j’ai commencé à avancer, j’ai beaucoup plus apprécié le roman. Où l’auteur nous amène ? Pourquoi ce schéma de nouvelles ? Est-ce qu’elles sont chronologiques ? Ont-elles un lien entre elles ? Les Chimères se dévoilent, se racontent et se livrent.

Ce roman est comme un livre de mystère, de secret. Aarg, difficile de décrire le ressenti en le lisant. Il mêle peine et espoir. Un air enchanteur qui pousse à continuer et à découvrir les mystères autour du livre mais surtout ce qui semble le lien entre les nouvelles. Comme je le disais, j’ai vraiment eu du mal au départ, je n’arrivais pas à être dedans. J’avais également du mal avec le style de l’écriture. Quand j’ai apprivoisé tout ça, j’ai pris plaisir à découvrir le roman. Des histoires diversifiées, avec des points de vue différents, parlant de la vie, de l’Histoire (j’insiste sur le H majuscule !) et de magie. Une galerie de personnages qui nous touche plus ou moins, se dévoilant, se questionnant. Une remise en question de l’être Humain, des pensées philosophiques, une auto dérision sur la société, une caricature théâtrale de la société, question existentielle dans un monde d'humains  et du rejet de la différence… Qui est le monstre ? Qui est l’humain ? Qu'est-ce qu'un monstre ? Qu'est-ce qu'un humain ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement être humain ou être Chimère ? Peut-on mettre des espèces au-dessus des autres ? Beaucoup d’interrogations en sous-marin. Des fils qui se transforment en toile pour former un ensemble où on commence à percevoir la trame du roman. Même si je me questionne sur cette dernière. Vraiment difficile de décrire tout ça. Je ne sais pas trop si j’ai compris la fin. En elle-même, la fin est géniale. En fait, y a des énigmes qui resteront sans réponses. 
En plus, les illustrations donnent un plus.  Elles sont magnifiques et la couverture n’en parlons pas, j’adore ! 

L’écriture de Éric Amon est riche, un brin poétique, métaphorique et en quelque sorte envoûtante. Le ton des phrases, leurs constructions et les narrations (omniscient, externe et interne) sont un atout et nous ensorcellent à leur manière en nous chantant les secrets des vies décrites et du mystère de la magie. Une plume magnifique et riche. Il y a beaucoup de description et les dialogues étaient les bienvenues pour souffler un peu. C’est déstabilisant au commencement mais après, ça allait. Et difficile à suivre pour certaines personnes.

« Ce sont de curieuses petites choses, les mots, quand on y pense. Toute la vie durant, nous tâtonnons dans la grande nuit, sans nous rendre compte de tout ce que nous leur devons. Ils font partie du décor. Ces petites perles de verre apparemment insignifiantes dédoublent le monde, et qu’on en soit conscient ou non, bien souvent le détournent. Plantés dans le mauvais terreau, les voilà qu’ils se font les germes du malheur. Mais peut-être aussi, quand on parvient à en user correctement, avec force prudence et circonspection, permettent-ils d’affiner notre vision des choses et ainsi d’irriguer le monde et les êtres en retour. Sans eux, la confusion, la cécité, l’errance sans queue ni tête au cœur de ténèbres sans nom. Avec eux, quelques fragments de clarté. Parfois. »

C’est un roman mêlant souffrance et espoir, quête initiatique/existentielle, d’interrogation sur l’être en général ou simplement sur la vie des individus qu’on découvre au fil des pages. Des nouvelles plus ou moins longues qui se révèlent difficilement et puis enchanteresses. Après avoir eu du mal en débutant le roman, j’ai pris plaisir à lire toutes ces histoires et surtout à cet ode poétique de l’Éveil des Chimères.

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