La Malédiction de la Zone de confort de Marianne Levy


Editions : Pygmalion
Collection : Hors collection - Romans
Autrice : Marianne Levy
Couverture : ?
Parution : 11 Octobre 2017
Rose a (presque) tout pour être heureuse. Après 763 auditions infructueuses elle a enfin décroché son premier grand rôle dans la série télé de l’année. Elle peut compter sur le soutien d’une joyeuse bande et d’un fiancé imaginaire avec qui elle assure vivre, enfin, une relation équilibrée. Son unique manque ? Un précieux recueil de poésie médiévale dont elle a besoin pour calmer son émotivité pathologique.

Ben n’a (presque) rien pour être heureux. En panne d’émotions, le scénariste et auteur de polars n’arrive plus à écrire une ligne. Il se noie dans un quotidien sinistre qu’il dissimule mal à ses deux seuls amis. Son unique réconfort ? Les mails hystériques d’une dingue qui lui réclame un bouquin comme une naufragée, une bouée au milieu du Pacifique.

Ils étaient faits pour ne PAS se rencontrer. 
Probabilité qu’ils vivent un jour heureux ensemble : nulle.
Probabilité qu’une probabilité soit fausse : non négligeable. 
Et si la vie déjouait les algorithmes ?

Ça faisait un petit moment que je n’arrivais pas à lire, mais vraiment pas. Je commençais une page, puis j’abandonnais alors que l’histoire m’intéressait. Puis, j’ai reçu La Malédiction de la zone de confort et j’ai décidé d’ouvrir le roman, de le commencer. Quelle surprise devant la première page qui nous montre une héroïne partant en cacahouète, complètement barrée, et un récit léger, passant du coq à l’âne.  Je suis sortie de cette petite panne de lecture. Certes, j’ai commencé doucement mais je l’ai carrément mené en cours. C’est frais, totalement « feel good », humoristique qui nous met de bonne humeur.
PANNE DE LECTURE ? MAUVAISES HUMEURS ? COUP DE BLUES ? C’est un roman à lire pour se détendre où l’effet burlesque est limite garanti.

Et si je passais à l’histoire ? Nous avons Rose, une comédienne/actrice en herbe, qui a obtenu un rôle dans une série « française à l’américaine » et elle pétille. Excentrique. Puis, parfois, nous avons Ben, auteur de polar et scénariste, qui est en panne d’idée et surtout d’émotions. Il n’y arrive plus.

J’ai vraiment adoré ce roman. Je ne m’attendais pas du tout à ça. En fait, je ne savais pas à quoi m’attendre, à part à une « comédie romantique ». Le résumé est bien tentant et dynamique. Comme le bouquin d’ailleurs. Nous tournons les pages face à cette histoire simple mais tellement prenante. J’ai aimé leur rencontre et petit à petit le lien qui les unit malgré tout. Je n’ai peut-être pas l’habitude de lire des comédies romantiques ou encore savoir exactement la définition. La romance n’est pas trop mise en avant. Elle y est, j’ai juste eu l’impression qu’elle était en second plan mais s’intensifie vers la fin. Leur relation se construit petit à petit et vu, que Rose est sacrément franche, ça démarre YOUPAA ! On est vraiment dans la détente, dans la construction du récit. Alors oui, y a des phases sérieuses (côté Ben, principalement) permettant de montrer le côté plus « réaliste », triste. C’est tout de même assez réaliste. Des sujets sont abordés englobant l’histoire et en s’intégrant très bien comme le « pouvoir » des réseaux sociaux et ses dérives avec ses conséquences, la confiance en soi et oser sortir de la zone de confort. Je mets « en s’intégrant » car, dans certains livres, on a l’impression que c’est forcé, alors qu’ici pas du tout. Il y a beaucoup de référence cinématographique et une personne ne connaissant pas les histoires des films peut être perdue.
Ai-je dit que j’ai ri ? Il y a des scènes très cocasses où je partais en vrille. (Bonjour la discrétion en cours… u_u j’ai évité quand même mais pas évident). En lisant, on a l’impression, je dirais, de danser, tellement que c’est dense dans cette comédie. Ça part en vrille. Le « rythmé style » quoi. On s’amuse en lisant. Par contre, il faut arriver à suivre les pensées de Rose, ça peut être gênant pour certains car elle passe du coq à l’âne. Un vocabulaire riche et parfois « déplacé ».

«  […] Il écrivait des « petites choses ». Des romans policiers, entre autres. Enfin avant. Quand il était encore capable de trouver l’inspiration dans ses émotions.
Il avait l’air mal. Il avait l’air sympa. Il était objectivement un PBGGS. Ce n’était pas humain de le laisser repartir dans cet état. Pour l’aider, je pouvais lui parler de Cruella et de la malédiction de la zone de confort. Mon intuition me souffla de zapper les détails sur mon utérus. Pour Cruella, j’hésitais un peu aussi. Ben1984 pourrait ne pas comprendre. En principe, pour repousser ses limites, un être humain névrosé dans des proportions raisonnables saute plutôt en parachute, à l’élastique, voire renonce simultanément au beurre et au sucre. »

Les protagonistes ne changent pas trop. Rose est toujours égale à elle-même. C’est une personne qui n’a pas peur d’être elle-même. C’est un personnage frais et pas classique. Dieux merci ! Ben est plus travaillé psychologiquement et c’est vraiment appréciable que ça soit l’homme et non la femme. Généralement c’est plutôt l’inverse ou les deux. Passons. Ce n’est pas centré vraiment sur la psychologie, juste des petits détails qui nous montrent une évolution. Leurs pensées sont décrites mais de manières différentes au niveau narratif. Des personnages secondaires exquis, avec leurs personnalités qui s’accordent tellement avec l’ensemble. Sérieux, cinglés, déjantés…
LE personnage mémorable, indétrônable est Guillaume. C’est un être génial. Grâce à lui, on voit la magie des mots et ce que l’autrice est capable d’écrire plusieurs styles. *-*

« -  Vous vous souvenez, Guillaume, je vous l’ai dit, je travaille.
-  Comment pourrais-je l’oublier, vous n’êtes comme aucune autre !
-  Eh bien, pour mon travail, je suis obligée d’aller dîner.
-  Dîner ? Qu’est-ce ?
-  Souper, si vous préférez. Avec… un autre.
-  Comment ? hurla-t-il, furax. Bourreau ! Que l’on prépare un gibet !
-  Calmez-vous. Il ne s’agit que d’un manant qui ne vous arrive pas à la cuirasse et passe sa vie à se regarder dans le miroir.
-  Il va souper avec vous alors qu’il ne prend pas la plume, ne chevauche pas la lande à cru à la recherche de l’inspiration et des mots qui lui permettront de conquérir les dames ? »

Et, comme ce que dirait Rose, « ça part en utérus ! ». Allez, Pink !

C’est un roman qui permet de « se sentir bien », qui transmet sa bonne humeur, sa folie. Une « comédie romantique », plus comédie que romantique, qui évolue au fil des pages en nous montrant son histoire et ses personnages. Ce livre est comme une potion magique, dès qu’on le commence, le moral remonte. Détente et rire garantis.

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